Made in Normandy

Reveil en fanfare , une pluie violente s' abat sur le camping car , et fait résonner douloureusement le souvenir du mélange chardonnay-limoncello-bière de la veille au soir ; qu' importe la pluie du matin ne réjouit elle pas le pélérin , et à fortiori si celui ci se prétend cargol ;
ayant une longue journée devant nous , nous mettons en route assez rapidement , Carmen nous  sort d' Auckland , et je retrouve mes nouveaux automatismes de conducteur nzien(NDLR la psychorigidité n' est donc pas exclusive d' un certain degré de neuroplasticité ,même si je dois reconnaitre qu' entre le gps de Bruno , et la signalisation parfaite de la DDE nzienne qui a placé avant chaque virage un panneau précisant à 5 km\h près la vitesse à laquelle aborder le virage, je peux complètement me concentrer sur le volant à droite , la façon de passer les vitesses de la main gauche, et le positionnement du camion sur la gauche de la chaussée)
Cap au sud , nous devons être à New Plymouth , à 400 kms environ pour 18 heures , Irlande-USA
Les deux premières heures sont inintéressantes , il pleut toujours aussi fort , nous sommes dans un paysage de bocage normand ,(enfin l' idée que je m' en fais car je ne crois pas y être jamais allé) vaches rousses , blanches ou noires , etc, etc les chevaux gardent leur manteau au pré c' est très chic
Un arrêt vers midi , pour le premier plein de gasoil depuis le départ et une pause déjeuner dans un troquet où nous sommes accueillis en français par une charmante Raphaêlle , originaire de Saint Chinian , mais établie et mariée en NZie , on taille le bout de gras et elle nous offre le café ;
fin du trajet plus intéressante , avec des paysages plus variés , le gradient bovins-ovins s' inverse , et nous pouvons enfin confirmer que la NZ est un pays de moutons .
Il y a aussi beaucoup de magnolias en fleurs (dites lui que je pense à elle )et nous arrivons enfin sur la côte , il pleut toujours et il y a du vent violent , la mer est agitée et c' est assez grandiose !
Arrivés enfin à New Plymouth , nous découvrons notre camping très bien situé en bord de mer , un peu envahi par les irlandais qui surfent quant à eux sur un océan de bière .
Nous n' avons qu' à suivre le flot (d' irlandais bien sur) pour gagner le stade qui est environ à 2 kms .
Nous sommes  en populaire debout derrière les poteaux ,il pleut , il vente et pour bien ressentir cequ' est l' essence de la condition du supporter de rugby , nous nous tapons un fish and chips arrosé de bière , mmmmm , quel délice , surtout avec de la sauce aigre doux
Les supporters irlandais , jeunes et a-cervoisés (avinés ne convient pas pour ce cas de figure), mettent de l' ambiance , sans se préoccuper le moins du monde de ce qui se passe sur le terrain , me faisant même regretter a posteriori les bidochons supporters de l' équipe de France de la veille
L' équipe US , limitée mais vaillante fait front mais comme la chèvre de monsieur Seguin finit par se faire croquer ;
le match terminé , nous rentrons au camping à pied , sans pour une fois céder à une quelconque tentation houblonnesque ; nos héros seront ils délivrés du mal , vous le saurez bientôt en lisant leurs prochaines aventures , ce qui est extrémement aléatoire puisque celà dépend  d' une part du degré de conscience du narrateur , de la possibilité de charger l' ordinateur et enfin d' accéder à un réseau Internet , ce qui par exemple n' est pas possible ce soir